L'aviatrice
Elle prend son premier cours de pilotage en mars 1931 et obtient son brevet de pilote de tourisme le 21 juin 1931. Elle achète un avion d’occasion pour pouvoir cumuler 100 heures de vol et réaliser un vol de nuit, afin de briguer le brevet de pilote professionnel de transport public, qu’elle obtient en juin 1932 (elle devient ainsi la quatrième femme en France à le décrocher après Adrienne Bolland, Maryse Bastié et Maryse Hilsz).
Elle s'achète aussitôt un petit avion d'occasion. Dès juillet 1932, elle participe au rallye aérien Cannes - Deauville, son avion mal préparé tombe en panne et elle doit dans l'urgence se poser.
L'avion reste accroché dans les branches d'un arbre, mais Léno s'en sort sans blessures. Elle entreprend un raid Paris - Saïgon au début de l'année 1933, participe aux 12 heures d'Angers en juillet 1933 (avec Edmée Jacob, future Edmée Jarlaud comme passagère), où elle termine 14e au classement général et est la première femme à franchir la ligne d'arrivée, et décroche le 2 août son premier record du monde, celui d'altitude féminin pour avion léger deuxième catégorie, avec 5 900 mètres à bord de son avion Mauboussin 60CV.
En septembre 1933, elle se lance dans l'acrobatie aérienne. Le pilote d'essai et champion de voltige Michel Détroyat, son moniteur, déclare au terme de sa formation : « Dans quelques mois, elle sera la meilleure acrobate du monde ! ».
En 1934, elle s'engage avec les aviatrices Maryse Bastié et Adrienne Bolland dans le combat féministe et devient militante pour le vote des Françaises au côté de Louise Weiss.
En juin 1934, Hélène Boucher signe un contrat avec la nouvelle société Caudron-Renault. C'est François Lehideux, patron de Renault de l'époque, qui décide de son embauche pour renforcer la notoriété de ses appareils. Avec ce contrat elle obtient, outre un salaire régulier, des moyens techniques lui permettant de donner le meilleur d'elle-même.
Le 8 juillet 1934, elle se classe seconde aux 12 Heures d'Angers. Elle a piloté seule son Caudron-Rafale douze heures d'affilée, alors que les vainqueurs, Lacombe et Trivier, se sont relayés. Au passage, elle a battu le record du monde des 1000 km pour avions légers.
Le 8 août 1934, aux commandes d'un Caudron-Renault Rafale monoplan de 310 CV, Hélène Boucher enlève d'une part le record international de vitesse toute catégorie sur 100 km à 412 km/h et d'autre part le record des 1 000 km à la moyenne de 409 km/h (Maurice Arnoux détenait l'ancien record avec 393 km/h). Le 11 août, elle s'adjuge le record du monde féminin sur base à 445 km/h.
Par ailleurs, la société Renault est sous contrat avec Hélène Boucher pour promouvoir sa voiture sport de prestige, la Vivasport 6 cylindres. C'est Marcel Riffard, chef du bureau d'études Caudron-Renault et concepteur du Caudron Rafale, qui a dessiné la Renault Viva Grand Sport (appelée « Vivastella Grand Sport » avant 1935).
L'accident mortel
Le 30 novembre 1934, Hélène Boucher se tue lors d'un vol d'entraînement sur l'aérodrome de Guyancourt aux commandes d'un Caudron C.430 Rafale. La presse évoque une perte de vitesse à l'atterrissage et un oubli possible que les commandes sont inversées : l'avion accroche la cime des arbres au-dessus de la forêt de la Croix du Bois de Magny-les-Hameaux et s'écrase près de la route de la Butte aux Chênes à Brouessy, non loin de la demeure familiale de l'aviateur Henri Farman (une petite stèle indique l'emplacement de l'accident). Ce sont les pilotes Raymond Delmotte, Fouquet et Goury, témoins de l'accident, qui arrivent les premiers sur les lieux.
Hélène Boucher, gravement blessée, est évacuée vers l'hôpital de Versailles. Elle décède dans l'ambulance dans la côte de Satory à Guyancourt.
Au cimetière de Yermenonville où repose la jeune aviatrice, un monument a été inauguré à la mémoire d'Hélène Boucher. Pendant la cérémonie, des avions survolèrent le monument à faible altitude
Monument Hélène Boucher
L'EXPRESS du Midi Edition de Toulouse dimanche 1 décembre 1935
Pour tout connaître sur Hélène BOUCHER, cliquer ci-dessous :
L’aviatrice, née à Paris, était particulièrement attachée à la commune d'Yermenonville. Sa famille avait une maison dans le hameau de Boigneville, dans laquelle elle s’est réfugiée pendant la Première Guerre mondiale. La jeune Hélène fréquente alors l’école du village. Morte à 26 ans dans le crash de son avion, le 30 novembre 1934, elle reçoit un hommage national à la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, à Paris, avant d’être inhumée au cimetière de Yermenonville.
En 2014, la nièce d’Hélène Boucher fait don à la commune des objets conservés dans la maison familiale, qui est alors vendue, avec le souhait qu’on puisse consacrer à son illustre tante, un espace muséal. C’est l’ancienne salle de classe qui accueille aujourd’hui cet espace.
Comment est né cet espace muséal ?
Pendant des mois, l’association "Les Amis de Yermenonville" a soigneusement lu, épluché et trié les 500 pièces offertes à la Commune. Des documents, des lettres manuscrites, des objets personnels mais aussi des maquettes du Caudron Rafale que le constructeur automobile Renault avait confié à l’aviatrice, embauchée pour piloter ses avions.